Le manifeste de mode, une démarche en harmonie avec l’économie circulaire : Naomi MBAN fondatrice de ESSON nous en dévoile plus sur ses engagements s’inscrivant dans le durable

La mode un univers qui fait rêver, mais lorsque l'on remet les pieds sur Terre, on voit bien tous les désastres que l'industrie du textile occasionne à différentes échelles. De l'humain à l'écologie, de la culture à l'économie, on est bien plus proche du cauchemar que du songe ! Depuis peu, la mode éthique, plus responsable, plus respectueuse et surtout consciente fait son apparition au travers de marques qui souhaitent changer les mentalités telles que la surconsommation. C'est donc via le Manifeste ou manifesto, des missions sur quoi ces marques exemplaires se basent afin de mêler savoir-faire, valeurs et chiffres d'affaires...


Interview de Naomi MBAN fondatrice de la marque ESSON
Avant toute recherche de fournisseurs et de confection de pièce, le manifeste constitue la
base de l'engagement d'une marque et confère à cette dernière le statut de valeur sûre
crédit photo : ESSON


Nous sommes ravies d'accueillir sur MilkyAway Mag la fondatrice de ESSON, une très jolie marque de mode éthique et upcycling qui n'est autre que Naomi MBAN. Designs authentiques, volumes atypiques, tissus insolites et savoir-faire exceptionnel, ESSON casse les codes de l'industrie de la mode tout en voguant sur les tendances. Après l'engouement des enseignes de prêts-à-porter à prix très accessibles mais cachant un coût humain et écologique bien faramineux ; beaucoup de marques de mode ont désormais compris les enjeux actuels et l'ampleur des dégâts à très large échelle sur notre planète par l'industrie du textile. Ces nouvelles marques de mode conscientes, émergent pour nous proposer des pièces respectueuses de l'homme puis de l'environnement afin d'inverser les vapeurs et avoir un impact plus positif autour d'elles. Il ne s'agit plus de tendance mode à l'heure d'aujourd'hui mais surtout de réfléchir à comment mieux se vêtir sans engendrer de dommages. L'industrie de la mode doit donc changer de vision afin de pérenniser son savoir-faire tout en préservant ce qui l'entoure et l'enjeu est de taille ! Pour ce faire, certaines enseignes se basent sur ce que l'on appelle des Manifestes qui constituent une ligne directive s'appuyant sur les valeurs fondamentales des marques. Ce cadre ancré dès le départ dans la construction d'une marque, permet de valoriser le savoir-faire de cette dernière et de générer un profit en toute transparence. D'autres, vont plutôt opter pour un agenda de durabilité qui se base sur la mode durable avec plusieurs socles afin de répondre à plusieurs problématiques rencontrées actuellement (social, économique, culturel et écologique). C'est le cas de ESSON qui intègre à la fois son propre Manifeste et un agenda de durabilité afin de créer sans causer le moindre impact avec son concept d'upcycling.



De vêtements de poupées en étant enfant à styliste de mode après avoir vu un défilé d'une grande marque de haute couture qui n'est autre que Yves Saint Laurent, Naomi MBAN a bien parcouru du chemin. Consciente que les études de mode étaient très onéreuses, elle se tourna après son baccalauréat vers une faculté des Sciences du langage où après trois ans d'études elle abandonna. Cependant, ce n'est que partie remise car elle intégra après avoir fait un crédit une école de mode. Instinctif, la couture est devenu pour Naomi son domaine de prédilection où elle manufacture de belles pièces et ornements pour le vestiaire féminin dans son atelier à Paris. Les tissus issus de stocks dormants sont façonnés à son image et donc avec son propre style qui s'inspire de la dimension multiculturelle où elle a baigné durant son enfance. ESSON, c'est un jeu de liberté et d'unicité où Naomi retranscrit les codes de la féminité à sa façon.



Naomi MBAN, fondatrice ESSON
Naomi MBAN, fondatrice de ESSON
crédit photo : ESSON


MilkyAway Mag : ESSON, une marque éthique de mode proposant des pièces vestimentaires et des bijoux uniques où son concept repose sur l'upcycling. Pourquoi s'être tournée vers la mode durable dite aussi Slow Fashion ?

Naomi MBAN : En fait, ça s'est fait très naturellement, j'ai créé ma marque avec pour but, que chaque femme se sente unique. La meilleure façon de faire ressortir cette unité c'était de créer des vêtements en petites quantités voir uniques, je me suis donc dirigée vers les boutiques qui vendaient des coupons. Les coupons ce sont de fins rouleaux coupés, généralement de 3 mètres. Parce que ça ne correspond pas à ma vision de la mode, je n'ai jamais aimé ressembler à tout le monde. Je n'ai jamais voulu ou aimé avoir un style identique à tout le monde. Pour moi, le style, c'est l'expressions de sa personnalité.




MilkyAway Mag : Après le désastre humain et écologique qui s'est produit avec le Rana Plaza en 2013 au Bangladesh sous l'égide de Zara. Un mouvement, la Fashion Revolution, s'est créé afin de dénoncer les comportements abusifs liés à l'industrie de la mode avec le #WHOMADEMYCLOTHES. Pense-tu être l'une de ces marques pouvant intégrer ce mouvement militant pour changer le regard sur l'industrie du textile ? 

Naomi MBAN : Je ne me définis pas comme militante, parce que c'est un rôle que je respecte trop et il nécessite de militer, et pour militer, il faut avoir les connaissances nécéssaires. Je me définis plus comme une créatrice "normale", car : ce n'est pas normal de sous-payer des personnes pour qu'elles réalisent des vêtements, ce n'est pas normal que les personnes qui travaillent pour une entreprise ne puissent pas vivre avec ce qu'elles gagnent, ce n'est pas normal de faire travailler des gens tout ou quasiment tous les jours de la semaine, ce n'est pas normal de faire travailler les gens dans des conditions insalubres, ce n'est pas normal de réaliser son chiffre d'affaire sur la misère des autres. Je pense que NORMALEMENT, toutes les marques devraient pouvoir dire #WHOMADEMYCLOTHES parce que la normalité c'est de payer décemment ses employés quel que soit le pays où l'on réalise ses vêtements et de les traiter dignement. Oui, je fais partie de ces marques normales qui peuvent dire "Who Made My Clothes", je réalise tous les vêtements que je vends, j'achète les tissus auprès d'entreprises et associations qui ont des valeurs humaines, donc oui pour moi l'humain est important et c'est normal.




MilkyAway Mag : Le Manifeste d'une marque est le fait d'être guidé par des objectifs externes dans sa direction créative et commerciale tout en étant en accord avec ses valeurs fondamentales. As-tu un ou plusieurs manifestes et sur quoi pourraient-ils porter ?

Naomi MBAN : Mes manifestes sont le fait de représenter son unité, sa particularité en tant qu'être humain à travers son style. Utiliser les matières déjà existantes pour éviter de fabriquer et polluer, sachant qu'il existe suffisamment de stock pour des centaines d'années, pas besoin de nouvelles matières. Montrer qu'un objet du quotidien peut être réutilisé pour une autre fonction, comme des passants de rideaux transformés en boucles d'oreilles. Montrer qu'on peut vendre et faire du chiffre en respectant l'humain.




MilkyAway Mag : L'agenda de durabilité est une liste d'objectifs reposant sur quatre socles que sont le social, l'économique, le culturel et l'écologique. Peux-tu nous dire quelles sont les missions de ESSON dans chacune de ces catégories ? 

Naomi MBAN : 

- Les missions sociales de ESSON : travailler avec des associations pour la confection, créer un environnement agréable de travail, respecter les besoins humains (jours de repos, vacances,...), traiter humainement ses collaborateurs.


- Les missions économiques de ESSON : Rémunérer correctement mes futur(e)s employé(e)s.


- Les missions culturelles de ESSON : La différence est une quel qu'elle soit.


- Les missions écologiques de ESSON : Ne pas surproduire.




MilkyAway Mag : ESSON est une marque de mode qui allie visions disruptive, savoir-faire et respect à échelle multiple. Comment vois-tu ton impact au quotidien ?

Naomi MBAN : Je le vois surtout sur les bijoux, les gens sont surpris de voir qu'on peut faire du beau en donnant une seconde vie à des anciens bijoux ou des pièces un peu plus particulières comme des passants de rideaux ou des boutons de cabas,... Et ils apprécient et comprennent qu'on peut faire de belles créations avec du vintage. Ils achètent, offrent et j'espère en parlent autour d'eux.




MilkyAway Mag : Quelles idées partagerais-tu avec une personne qui souhaite créer une marque de mode surfant sur les tendances tout étant en accord avec son manifeste puis en cohésion avec son agenda de durabilité ?

Naomi MBAN : De se lancer, Ah! Ah! Ah! Dans un premier temps faire un sondage pour évaluer quelles sont les envies des ses futur(e)s client(e)s. Ensuite, commencer à réfléchir aux coupes et aux couleurs, poser des questions avec des photos de détails par exemple ou de coupes, en dessin ou en réel. Demander si elles / ils seraient pr^t(e)s à attendre des créations et, si oui combien de temps. Rechercher des fournisseurs sociétés ou associations qui vendent des fins de stocks. Proposer ses premiers modèles 3 à maximum 5 déclinés dans différents tissus et lancer en précommande comme ça on utilise la juste quantité de tissus, et on n'a pas de stock qui reste.


Patronage d'une future pièce mode par Naomi MBAN fondatrice de ESSON
Naomi MBAN, dessinant puis créant les patrons avant de confectionner ses pièces uniques éthiques
crédit photo : ESSON



Le mot de la fin...

Esson c'est une façon d'exprimer qui l'on est à travers son style et d'être unique. Alors n'ayez pas peur d'être unique, osez en Esson.




Pour en savoir plus sur ESSON :


Instagram® : @esson.eu

Site : ESSON

Article MilkyAway blog : ESSON, une marque éthique française révolutionnant le monde de la mode avec son concept d'upcycling !



Nous tenons à énormément remercier Naomi MBAN la fondatrice de ESSON marque de mode éthique et éco-responsable pour nous avoir accordé son temps sur un sujet très pointilleux concernant l'industrie du textile. Comme nous le démontre si bien Naomi, le business bienveillant existe où l'on peut très bien faire cohabiter le chiffre d'affaire et les valeurs. Effectivement, tout ne repose pas que sur le profit et prendre conscience des différents éléments de l'humain à la culture, puis de l'économie à l'écologie, permet de montrer une autre vision de l'entrepreneuriat. Mode et éthique vont donc de pair chez ESSON qui place l'humain au coeur de son entreprise. Et parce que l'on en a marre de voir tous ces bénéfices qui vont à l'encontre de choses fondamentales et occasionnant des désastres autour de nous ; quelques marques et créateurs viennent contrebalancer de manière positive ces actes pas très glorieux. Tiens en parlant de mode, nous sommes en pleine Fashion Week Haute-Couture ! Et sincèrement toute la Team MilkyAway Mag 💜 souhaiterai vraiment voir un événement du type Slow Fashion Week et y voir par la même occasion la jolie marque ESSON montrer ses oeuvres d'art...



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Made with Conscience & Shared with Love 💜


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